Aujourd’hui on vous présente un article spécial avec une invitée spéciale pour la dernière annonce des Opens. Véronique Paquette de l’Usine CrossFit Taschereau a jugé plusieurs compés depuis son introduction au CrossFit et a occupé le poste de Head Judge au Firebreather 2015. Elle nous partage donc sa passion pour cet élément souvent controversé du CrossFit. Bonne lecture!
Les opens … en tant que juge!
Plus de la moitié des WODS des Open 2015 sont passés. Il y a eu des performances extraordinaires des athlètes québécois sur la scène internationale, mais aussi de chacun des participants qui se donne corps et âme pour chacun des poids à soulever, chaque rep à obtenir afin de faire le maximum de points et grimper au classement.
Au-delà du temps final et du nombre de répétitions, derrière ces nombres qui représentent la performance des athlètes se cache une signature sur la feuille de pointage, la signature qui certifie tous ces nombres, la signature du juge. Ce juge peut être un ami, un partenaire d’équipe, un coach ou un étranger si l’épreuve est fait dans un box qui vous est inconnu. Bon nombre de personnes ont complété la formation en ligne de juge, offert par Crossfit, au coût de 10$. Une formation de 6 modules, qui couvre les grandes classes de mouvements et quelques scénarios, qui peut se faire en une soirée un module après l’autre, ou en quelques soirées si le temps manque.
Au-delà des WODS qui sont pensés pour tester les limites physiques et psychologiques de l’athlète, le travail de juge n’est pas toujours facile non plus. Comment peut se sentir le juge lorsque son collègue de cours quotidien est en train de frapper son mur et a de la difficulté à performer à la hauteur de ce qui est capable. Pour chacun qui a jugé son ami/e et même amoureux/reuse, lorsqu’il a tenté de réussir son premier muscle-up, et juste sur le bord des anneaux, avez-vous eu envie de le pousser un peu pour qu’il puisse monter? Le travail du juge durant les open est souvent différent de celui du juge en compétition puisque le lien entre le juge et l’athlète est la majorité du temps un lien d’amitié ou celui de partenaires d’entraînement. Le juge est concentré à analyser et juger les différentes répétitions, mais souvent aussi à devenir, par réflexe, votre plus grand supporter avec le meilleur des sièges.
Le dilemme qui se pose parfois pour le juge est celui de la justesse des reps. Bien évidemment, on veut nos amis au meilleur du classement et une classification pour les Regionals pour les plus forts, ce qui pourrait être tentant de laisser passer des wallballs qui ne sont pas tout à fait dépassés la parallèle, ou de laisser passer un squat qui ne finit pas en pleine extension, ou un HSPU qui n’atteint pas le standard. Mais à court terme, ça peut faire un bon score final, mais à long terme, est-ce vraiment rendre service à l’athlète?
Et si l’athlète se rendait aux Regionals, et devait performer les mêmes mouvements…serait-il crédité de bons reps, ou amputé de quelques-unes par le juge qui, aux Regionals, sont souvent des inconnus pour l’athlète? Le rôle du juge étant de s’assurer de l’atteinte des standards ne devrait-il pas être juste en tout temps, ami ou pas? Des mouvements mal performés sont des « noreps » et non pas des « broreps » comme dans le vidéo de Danny Broflex, dont vous avez le lien plus bas. Un « norep » non-appelé durant les Opens sera assurément un « norep » appelé aux Regionals, ce qui pourrait être d’autant plus pénalisant pour l’athlète rendu à ce moment, privé peut-être des derniers points le séparant du podium.
Un thruster, un squat, un jerk, comme tous les autres mouvements que l’on exécute durant un WOD, qu’ils soient performés dans un cours, durant les Opens, les Regionals ou les Games, ont toujours les mêmes standards. C’est la responsabilité de l’athlète de performer les mouvements selon les standards établis, mais aussi la responsabilité du juge d’appeler le « norep » quand l’un des standards n’est pas atteint. Les athlètes préfèrent souvent de se faire appeler des noreps qu’un score « biaisé et faux. »
Plus qu’une semaine aux Opens, 1 dernier WOD, un grand nombre de répétitions et ensuite un gros décompte avant les Regionals pour les meilleurs au classement. Ne soyez donc pas gênés d’appeler NO REP à vos partenaires d’entraînement, il aura peut-être des reps de moins pour le moment, mais à long terme, avec un peu de travail sur la forme des mouvements, la performance de vos partenaires de box sera grandement améliorée.
Bonne fin de Opens et No BroReps!