CrossFit Games 2016

Collaboration spéciale de Greg Lanctot, athlète régional multi-récidiviste (team) et co-proprio de Deka CrossFit à Blainville.

 

« Voyons, Greg! Une GRID League canadienne? On n’a pas la masse critique au Canada pour faire vivre une telle ligue! »

Justement, là est mon point.

C’est la réflexion qui m’est venue suite à la « déconfiture » de nos équipes canadiennes, et surtout québécoises, au East Regional de la semaine dernière.
1 seule équipe canadienne qualifiée : JaktRX Red, de Toronto, en 5e place.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette équipe, c’est une « super-équipe » composée d’athlètes hyper-talentueux de Toronto : Chris et Steve Christini, Brandon Crump, Laura Hosier, Sacha Adkins et Azadeh Boroumand, une athlète individuelle qualifiée aux CrossFit Games de 2012.

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En 2015, le Canada comptait sur 4 équipes aux mondiaux, dont 2 du Québec : Pro1 Montreal et CrossFit Plateau 2.

En 2016…
Pro1? 8e.
CrossFit Quebec City? 9e.
Voilà 2 équipes qui, à toutes fins pratiques, auraient dû obtenir leur laissez-passer, avec tout le talent en place dans celles-ci. Que s’est-il passé en une année?

La GRID League
Pour résumer, cette ligue représente un nouveau sport aux États-Unis. On y trouve 8 équipes, qui emploient les athlètes les plus polyvalents au monde.
Essentiellement, les athlètes sont appelés à compléter des épreuves semblables à celles des CrossFit Games; compléter le plus rapidement possible en équipe, à relais, des tâches de gymnastique et d’haltérophilie.

Ces 8 équipes ont chacune des « stars » de l’entraînement fonctionnel; Andrea Ager, Noah Ohlsen, Dimitry Klokov, Jared Enderton, Annie Thorisdottir, Chris Harris, Alec Smith, EZ Muhammad et Travis Williams, entre autres, en font tous partie.

Enfin, il m’a été permis d’apprendre de source sûre qu’aucune expansion n’est prévue pour l’instant, surtout pas au Canada.

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L’impact sur le East Regional
C’est bien beau tout ça, mais il est ou, l’impact sur les équipes québécoises?
La réponse est bien simple : la GRID vient accentuer la tendance lourde des « super-équipes », Laissant donc peu de marge de manœuvre à nos équipes pour se qualifier vers Carson.
Ses athlètes travaillent des aspects de leur conditionnement physique qui sont essentiels au succès d’une équipe aux Régionaux : savoir bouger rapidement, bouger des charges lourdes de façon efficace, travailler sur des transitions rapides, de la synchronisation, et finalement, beaucoup d’aptitudes en gymnastique.
Suffit de scruter les comptes Instagram de Jared Enderton ou Alec Smith pour en avoir un bref aperçu.
En plus d’attirer des athlètes d’autres régions pour bâtir une équipe (à la sauce Mayhem Freedom, de Rich Froning).

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Parmi les 4 autres équipes qualifiées, les champions, Team Dynamix, comptent 4 athlètes de la GRID. CrossFit Parallax? 1. Team Back Bay? 3. Seule Milford Black ne compte aucun membre de cette ligue.
Quelle est donc la solution?
Elle est toute simple : réagir, et avoir un peu de vision.
Le sport dicte que d’avoir des bons athlètes dans une équipe ne suffit plus pour obtenir une qualification.
Choisir les athlètes de son gym qui les représenteront, et développer une programmation spécifique pour ceux-ci.
Mais avant tout; bâtir une chimie, et inspirer tous les autres membres de sa propre communauté à vouloir obtenir ce privilège.
Celui d’avoir sa place dans la plus grosse et plus prestigieuse compétition de notre sport!

Bonne saison!

Entraînement crossfitNon classé

Travaillant en clinique comme Thérapeute du Sport, je traite de nombreuses blessures affectant le dos et les genoux. Je constate que plusieurs de mes patients pratiquant le crossfit ressentent régulièrement de la douleur lors de l’overhead squat. Le squat est le mouvement le plus difficile à maîtriser, malgré qu’il s’agisse d’un mouvement que l’on utilise à tous les jours. Que ce soit en restant assis au bureau ou encore en ramassant un objet au sol. C’est un mouvement fonctionnel qui s’avère nécessaire dans notre vie, et ce, à tous les jours. Toutefois, celui-ci est souvent effectué de manière inappropriée. C’est cette mécanique fautive répétée de manière continue qui entraîne une blessure chez l’athlète en crossfit.

Cam squat
Il y a de nombreuses façons de faire un squat. Celle qui nous intéresse particulièrement est celle qui amène l’angle du genou sous les 90°. Ce niveau de squat est excellent pour tout ce qui touche à la mobilité et il fait appel directement au système neuromusculaire. Si vous avez des problèmes de débalancement ou de mobilité, le squat est un excellent exercice pour vous.

Le squat travaille les membres supérieurs, le rachis cervical, thoracique et lombaire, de même que les membres inférieurs. Ainsi, le squat est un bon outil d’évaluation clinique qui peut démontrer le plus efficacement possible tous les débalancements et compensations, de même que les faiblesses de l’athlète.

Comment alors les athlètes se blessent-ils?

Les erreurs communes que l’on retrouve le plus souvent sont:

– La tête qui penche en hyperextension

– Une lordose lombaire trop prononcée

– Les genoux qui dépassent les orteils ou encore les pieds qui pointent vers l’extérieur

– Les hanches qui restent supérieures aux genoux

– Le fameux « butt wink », etc.

Ce que je trouve le plus intéressant, c’est de prendre en considération que si l’angle du genou est de 90°, le poids qu’absorbe le genou est de 280kg. Imaginez alors le poids qu’absorbe le genou lorsque l’angle dépasse les 90° ou encore lorsque les genoux dépassent les orteils. Plus l’angle de flexion est grand, moins il y a de contact avec la rotule et le fémur. Le cartilage risque alors de se dégénérer et c’est à ce moment que l’on rencontre des symptômes qui ressemblent beaucoup au syndrome fémoro-patellaire.

Que faire? Je ne vous demande pas de trop modifier vos squats. Tant et aussi longtemps que vous gardez une bonne posture et que vous êtes confortable dans les mouvements de crossfit, il n’y a pas de risque accru de blessures. Mais dès que vous ressentez de la douleur ou que vous n’êtes pas confortable dans le mouvement, il est important de demander à vos entraîneurs des conseils techniques pour une modification de la mécanique du mouvement ou encore de consulter un professionnel de la santé.

Quelques trucs pour vous améliorer:

posture squat

La posture:

Si vous contractez les abdominaux (ou core) et les fessiers, vous commencez de la bonne manière. Ainsi, en contractant les fessiers, vous apportez une stabilisation supplémentaire à vos genoux.

Pour vous aider, mettez un journal en-dessous de vos pieds. En effectuant un squat, évitez de laisser vos pieds glisser et déchirer le journal. Vous allez remarquer que ceci est très efficace, car automatiquement les fessiers vont se contracter.

Pratiquez le squat sur une surface élevée

Pour ceux qui ont les mollets tendus ou un manque de mobilité dans la cheville, ceci peut vous aider et amène aussi le système neuromusculaire à adopter une bonne posture dans le squat.

Par exemple, en position debout, les talons sur des poids, maintenez la posture, contractez les abdominaux ainsi que les fessiers et descendez en squat.

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Roulez, roulez, roulez!

À la fin d’un entraînement, il est important de prendre le temps d’utiliser un rouleau en mousse et de travailler les différents groupes de muscles qui ont été sollicités pendant l’entraînement. Par exemple: les quadriceps, fessiers, ischio-jambiers, mollets, rhomboïdes, grand dorsal, etc.  Roulez-vous lentement et dans différents axes. Ne restez pas seulement sur un point fixe au niveau du muscle.

La mobilité

Ne pas confondre avec la flexibilité.

Le but de tout athlète sera d’avoir un corps qui est mobile et non pas flexible. La flexibilité ne se transmet pas dans les mouvements et beaucoup de recherches démontrent que la flexibilité diminue la production de force et ceci n’est pas idéal pour un athlète de crossfit. De nombreuses blessures peuvent apparaitre si un individu manque de mobilité.

D’autant plus que la mobilité travaille sur de nombreux aspects  du système neuromusculaire tel que la proprioception, le contrôle moteur du corps, la posture, la capsule articulaire, etc. Les exercices de mobilité peuvent se faire avec une bande élastique, une balle de lacrosse, de tennis ou de golf, un rouleau en mousse etc. Il existe de nombreuses variétés de technique pour travailler la mobilité.

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 Règles de la mobilité :

-Tout ce que l’on fait doit être observable, mesurable et reproductible. Identifier ce qui vous limite et mobiliser l’endroit restrictif.

Si vous trouvez qu’il n’y a pas de différence après vos exercices de mobilité peut-être qu’il est temps de changer ces derniers et de travailler sur une autre partie du corps.

Il y a toujours une phase d’essai et erreur quand on parle d’exercices de mobilité.

-La douleur :

Utiliser une balle de lacrosse ou un rouleau en mousse peut faire très mal, par contre on doit  faire la différence entre la douleur associée à une blessure versus un inconfort. Si quelque chose ne semble pas normal ou si vous avez la sensation que vos muscles vont se déchirer arrêter l’exercice tout de suite !

-La posture :

Faire un exercice de mobilité est une chose mais il faut toujours faire attention à votre posture, si vous sentez que votre dos se courbe vers l’avant ou l’arrière, arrêter l’exercice, repositionner vous en gardant votre dos le plus droit possible et recommencer.

J’espère que ceci vous aidera et sur ce je vous souhaite “Happy Squatting!”
Écrit par Alessia Mastrostefano B.Sc, CAT(c)  Thérapeute du Sport Agréée

Compétition

Vous savez qui a gagné la grande finale ZOO Battle 2015. Tout le monde le sait, c’est la première chose qu’on vérifie le lendemain (si nos amis ne nous l’ont pas texté live la veille). Vous savez les WODs, ils étaient écrits avec un beau petit vidéo des jours avant l’évènement. Alors qu’est-ce qui reste à parler au juste? Des DESSOUS de ce qui s’est passé en fin de semaine. Par « dessous » je veux dire tout-ce-qui-s’est-passé-que-je-trouve-vraiment-digne-de-mention, ces choses qui intéressent vraiment les gens. Voici un portrait des éléments forts de la compé… vu d’un angle différent.

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Portons d’abord notre attention sur les styles vestimentaires variés de l’assistance qui représentaient bien la température typique québécoise moyenne.

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Certains spectateurs endiablés n’hésitaient pas à se tenir debout sur la dernière marche des estrades pour supporter leurs amis, au péril de leurs vies.

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Si vous vous demandez à quoi ressemble l’aire d’une compé qui compte plus d’une centaine athlètes, la meilleure comparaison serait probablement un camping en temps de St-Jean. Des chaises, des glacières, bin des breuvages pis des corps morts éparpillés.

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Il serait temps qu’une étude se penche sérieusement sur la question du port de cuissard masculin. En effet, il semble y avoir une augmentation de la tendance du port de cet accessoire chez les hommes qui  semble coïncider avec le fait que plus les shorts sont serrées, plus le chiffre au snatch est élevé. (Information précieuse pour ceux qui cherchent à faire de nouveaux PR.)

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Je tiens à dédier ce paragraphe aux Pandas Gunners qui ont pris le temps de penser à un concept de nom ET à confectionner des t-shirts d’équipe. (On m’a pas dit par contre si la SPA avait approuvé.)

 LES WODS

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Un des éléments forts revient à la première épreuve en équipe où les athlètes avaient, parmi d’autres mouvements, à faire un 200m de partner carry. Nous avons eu une belle preuve d’inventivité dans les stratégies employées (avec certaines positions dignes du Kamasutra) telles « le petit cheval »,  « la poche de patate » et « la crucifixion ».  (Mentionnons aussi la technique unique de la dernière équipe qui court à trois jambes.)

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Lors du deuxième WOD, l’ambiance pouvait étrangement rappeler celle d’un bar le vendredi soir alors que les filles se démenaient sur le plancher pendant que les gars les regardaient de manière décontractée assis sur le bord.

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Une compétition digne de mention se doit d’avoir un moment classique où 75% des athlètes se ramassent les mains en sang. Merci aux Chest to Bar du troisième WOD qui ont aisément permis d’atteindre le quota et d’ouvrir le festival de la main ouverte.

ENQUÊTE JOURNALISTIQUE

Pour rendre cet article complet et pertinent et prouver la crédibilité de la démarche, il était nécessaire de faire une recherche approfondie sur le terrain. J’ai donc sélectionné quelques questions d’usage afin de mieux connaître ces curieuses bêtes.

Avez-vous des rituels pré-compés?

– Toujours le port des mêmes boxers (des Nike noirs pour ceux que ça intéresse)

– Se brosser les dents avant chaque épreuve

– Manger des tortellinis sauce rosée

– Se mettre du vernis à ongles (prenez des notes les gars)

– Se clancher deux tasses de guimauves avec du lait

– Passer à travers d’un pot de Haggen Daz

Que prévoyez-vous manger dimanche soir après la compé?

(J’ai vu les des yeux briller alors que 99% des athlètes se voyaient déjà se bourrer de junk.)

Par ordre de popularité :

McDo

Poutine

– Pizza (comme dans « une pizza par personne »)

– Hamburgers avec des frites pis de la boissooooooon

– St-Hub

– Cage aux Sports

– Harvey’s

– Madison

– Steak

– Chips

– Ribs

– Brownies

– Slush

– Jujubes

Puis, quelques questions en rafales…

String ou bobettes?

Ceci était une question destinée aux athlètes féminines car je n’étais pas certaine que les gars osent se compromettre devant leurs coéquipiers – ce qui aurait pu biaiser le résultat. Le string remporte la palme avec 65% des répondantes (souvent par souci d’éviter que la bobette « rentre dans la craque » ou l’effet « double fesse » pas très flatteur dans les leggings), suivi de 20% pour les bobettes et un 15% non négligeable pour l’option commando.

 Snatch ou Clean & Jerk?

65% Clean & Jerk vs 25% Snatch

Burpee ou Assault Bike?

La réputation de l’Assault Bike demeure fidèle à elle-même. 72% des athlètes préfèrent encore se tapper des burpees plutôt que d’être obligés d’en faire.

Protéine à la vanille ou au chocolat?

Débat quasi impartageable toujours d’actualité : 54% vanille, 46% chocolat

Sues-tu plus du dos ou de la craque de fesses?

Je dois avouer être surprise par la proportion identique de filles qui suent autant de la raie que les gars. Les réponses ont donc étés compilées sans regard pour le sexe mais le dos demeure quand-même la zone la plus répandue avec 62% des votes.

Combien de fois tu as été faire caca depuis ce matin?

40% disent y avoir été une fois, 30% deux fois, 16% n’y ont pas été du tout, 11% trois fois et nous avons un chanceux qui y a été quatre fois. Trop ou pas assez… l’important est de savoir timer ses priorités.

Reebok ou Lululemon?

La lutte est chaude pour les deux sexes confondus mais Lulu l’emporte avec 56% contre 44% pour Reebok.

Pues-tu des pieds?

On peut supposer que le marché de la poudre de bébé doit bien rouler parce que presque la moitié des athlètes (43%) disent que oui.

Combien de fois changes-tu ton t-shirt (ta camisole) pendant une journée de compé?

La nature fait bien les choses et sait répartir uniformément la sudation de la population car 20% revient respectivement à chaque catégorie, soit : aucune, une, deux, trois fois ou à chaque WOD.

Es-tu désagréable avec ton chum/ta blonde la veille ou pendant une compé?

38% des athlètes ont avoués l’être. (Mais ça c’est juste ceux qui ont osés le dire.)

Te sens-tu plus performant(e) en chest (ou en top)?

On peut constater un impact certain sur l’aspect psychologique de la technique car 43% des athlètes voient une différence (ou croient en voir une) en enlevant leurs-t-shirts.

 

Voilà qui complète ce superbe résumé des éléments intéressants de cette Zoo Battle 2015. Il est évidemment naturel de féliciter les rois et reines de l’évènement pour leurs performances impressionnantes mais aussi ceux et celles qui ont réussi à faire un PR, un premier muscle up ou qui ont donnés le meilleur d’eux-mêmes pendant la fin de semaine. Parce que pour faire une jungle aussi trippante que celle qu’on a eue, ça marcherait pas si y avait juste des lions!

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Day to lifeNon classé

Avouons –le, on aime le CrossFit pour le challenge, le défi, mais aussi pour toutes ces personnes qui souffrent avec nous, qui deviennent nos amis, notre famille.  Mais quelle folle idée de partir seule, faire du Crossfit, dans des box américains, sans compatriotes??

Et bien, tout a commencé lors d’une fin de semaine en mai, alors que je jugeais aux East Regionals, tenus à Hartford, Connecticut.  Faisant partie des 5-6 juges qui parlaient français, j’étais par contre la seule fille qui pouvait communiquer en anglais.  Bien sûr, une telle fin de semaine crée des liens d’amitié.  Alors que j’attendais ma réponse pour savoir si j’allais juger à Carson (aux GAMES!) ou non, un autre juge des Regionals m’invitait à la première compétition organisée à son box.  Le dilemme fût rapidement réglé, n’ayant pas été retenue pour les Games, alors voilà! Je prendrais mes vacances à Montoursville, Pennsylvanie pour « The summer’s fittest » au Crossfit Tried and True.

Vero Road Trip 2

Inscrite dans la division RX, je n’avais aucune idée du niveau de la catégorie.  J’ai fait des compétitions au Québec, je connais relativement ma situation ici face aux autres filles, mais là-bas, quel est le niveau? Oui les filles sont fortes mais celles que l’on connait sont celles qui se qualifient pour les Regionals… mais les autres??  Les wods étant sortis d’avance, je savais que je pouvais m’y préparer.

Mais tant qu’à aller compétitionner en Pennsylvanie, pourquoi ne pas aller découvrir d’autres box de Crossfit? J’avais déjà des idées de gyms à visiter, mais est-ce que ce serait faisable avec la route? Et bien, construisons l’itinéraire.  Pennsylvanie-Connecticut…faisable, Connecticut-Massachussets, oui c’est bon…et pourquoi pas un dernier avant le retour.  Voilà!! Réservons hôtel, motel, camping!! Mon passeport est valide; Super!  Il faut maintenant faire la liste de ce que j’ai besoin.  En priorité, c’est ce que je mets dans mon sac de gym!! Nanos, camisoles, top, speedrope, lifters, ceinture, shorts…..en 5-6 exemplaires de chaque morceau de vêtements.  Maintenant, l’autre valise, les accessoires, les suppléments, oreiller..etc…Bon okay, une glacière bien pleine de bouffe pour la route, question d’économiser dans les hamburgers gras américains!!!!  Tout est prêt, et le matin est venu: Au revoir…!!!

Direction Montoursville Pennsylvanie 29 août, 7hAM

Prévision : 705km à faire, temps total : 9h de route (incluant les pauses-pipi!!)

Dimanche 30 août 2015 : The summer’s fittest, 1st Edition

Vient d’abord les novices (catégorie plus léger que scale) et les scale, et finalement les RX, les femmes d’abord…et durant ma vague, la première RX, j’entends les poids…115-125-130-145…Aie aie aie, ça va être une dure journée!!

Rappelez-vous que je suis seule au monde ici, pas de partenaires habituels, pas personne qui parle français, loin de mon box, de mes amis.  Une chance qu’un deuxième juge des Régionaux participait en tant que juge!!  Fait à noter, le meilleur snatch des gars RX a été de 275lbs.

Probablement le moment fort de ma journée, Event 3. 21-15-9 :
HSPU / Power clean (135/85-165/105-185/125) / T2B

Un workout que j’ai mené tout au long, et d’entendre l’animateur lancer un «  Véronique from Canada is starting her first set of Power cleans after 30 seconds »; quelle réaction des américains!!  Dès lors, je suis devenue l’attraction de la journée! Je ne sais plus combien de personnes sont venus me féliciter.

Les muscle-ups étant une faiblesse, ils m’ont gardé hors du podium, malgré l’égalité dans les points avec la 3e place.  J’ai terminé les mains en sang, avec des bouts de peau manquants…et vous savez cette sensation de mains qui brûlent!!!  Mais quelle expérience. Une journée et j’étais devenue l’une des leurs; je n’étais plus seule au monde!

Vero Road Trip 3Dodo avant un autre bout de chemin le lendemain matin en direction du gym de la 2e équipe la plus fit au monde.

Lundi 31 août 2015: Milford Connecticut :208km, 2h30min, Crossfit Milford.

J’arrive enfin! Accueillie rapidement par le propriétaire (maudit traffic au Connecticut), Jayson Leydon, il me présente au coach en place.  25$ pour un t-shirt et drop-in inclus!  Le cours commence à peine, backsquat lourd à aller chercher.  Ensuite, un ptit wod avec thrusters et burpees, (ouf merci pour les mains)!  Jayson vient ensuite me voir : « Take it easy.  I will come back in 20 minutes.  Make yourself at home, workout, barbells, rings.. No rush, it’s a pleasure to have you here! »  Wow! Quel coaching j’ai eu, et quel accueil!  Je pratiquais mon handstand walk, quand Jayson est venu me voir, a pris 20 minutes de son temps d’entraînement pour m’expliquer le handstand walk et me donner quelques exercices à faire pour pratiquer…et ce, en plus de toutes les fois qu’il est venu me voir, entre ses séries, pour me corriger durant les exercices!! J’ai vraiment trippé sur les gens à cet endroit!!

West Haven, Connecticut : 10km, 20min Dodo

Coup de cœur de ma route.  J’ai choisi cet endroit au hasard pour y dormir, parce que c’était pas très loin et pas cher.  À 10 minutes d’une super plage près de l’océan, c’était magnifique!! Petites allées de maisons de ville parfois blanches, bleues pâle, jaunes pâle, c’était tout simplement magnifique!  Belle promenade avec quelques restaurants de fruits de mer, je devrais dire de fritures de fruits de mer.

Mardi 1er septembre 2015: Natick, Massachussets : 200km, 2h30min, Crossfit New England

Vero Road Trip 7Épique gym de Crossfit du reconnu Coach Ben Bergeron, j’avais très hâte d’y arriver.  Cours de 16h30 bien rempli, je suis accueillie encore une fois comme une vieille amie que ça fait longtemps que l’on a pas vue!!  Il y avait au programme Chelsea, benchmark classique de crossfit : EMOM 30 minutes de 5pullups, 10 pushups, 15 airsquats. Mais avant tout, un bon 20 minutes de warmup, dont 10 minutes passées sur le squat, mouvement de base, mais tellement trop souvent mal exécuté.  Et bien, allons-y RX… euh je suis la seule qui le tente RX… Ouch! Les autres adaptent les reps et les mouvements à leur niveau, pas besoin de vous dire que j’ai rouvert mes mains. Que de plaisir avec cette gang, tous très contents de me rencontrer, me posant énormément de questions sur mon voyage et trajet, et comme ils me trouvaient courageux de voyager seule!! Ah oui?

Littleton, Massachussets : 40km, 45min Dodo en camping

Faut se le dire, voyager seul, ça coûte cher, pour le logement et l’essence.  J’ai alors décidé de faire du camping, et j’ai trouvé ce site..qui offrait aussi des cabines en bois ronds, pour 20$ de plus qu’un terrain pour tente.  Et bien, la réflexion fût courte pour éviter le montage de tente, dormir à terre, je me paies la cabine en bois rond…qui est grand comme une chambre à coucher! C’est parfait!  Pas besoin de dormir parmi les bibittes!!!

Mercredi 2 septembre 2015 : Rest day à Boston

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Jeudi 3 septembre 2015 : Wiliston, Vermont, 330km, 3h30min Champlain Valley Crossfit

Je reprends la route pour le Champlain Valley Crossfit en banlieue de Burlington au Vermont.  Nul besoin de dire que, en tant que fille, j’ai croisé mes doigts pour croiser Matt Fraser…mais en vain il n’y était pas!  Dani Horan y a été présente pour une courte période de temps pendant ma présence au gym. Encore une fois ici, j’ai été accueuillie par les membres comme l’une des leurs.  Le coach a remarqué la différence de niveau que j’avais avec les autres et m’a même invitée à une compétition en décembre… avec des athlètes de niveau régional!!  Pour celle-là, je vais y penser… Je suis peut-être forte, mais pas rendue là!!!

Après un peu de stretching, plus de 1h45min de route, 150km à faire pour revenir à la maison, mon gym à moi!!!

En chiffres :

4 box, 1 compé, 2000km, 25 heures de route, 5 ampoules, 8 wods, 3,5 tank d’essence, 1 PR, 6 états américains (New York, Pennsylvanie, Connecticut, Massachussets, Hew Hampshire, Vermont), et tellement trop de chansons chantées à tue-tête dans l’auto!

Je retire une super expérience de ce roadtrip.  Voyager seule m’a permis de me remettre en question et de remettre tout en perspective au niveau personnel.  Au niveau crossfit, j’ai beaucoup appris en tant qu’athlète en compétitionnant seule et loin de chez moi, dans un autre pays. En tant que coach, il est clair que j’ai appris beaucoup et pris des notes sur différentes façons de présenter.  Et bien sûr, j’ai été très attentive à Milford afin de ramener plein de trucs pour l’équipe de mon gym… afin d’appendre de la 2e fittest team of the world!  Secret que je garderai bien sur!

Mais ce que j’ai trouvé le plus extraordinaire, c’était de réaliser à quel point la communauté Crossfit est grande.  Le mot « communauté » ne s’applique pas seulement à son gym, ni sa région géographique, ni sa région aux Open, mais bien à l’internationale.  Tu es un athlète Crossfit, tu es chez toi dans n’importe quel gym, peu importe où dans le monde, et c’est extraordinaire de partager un workout avec des gens, inconnus, mais qui partagent la même passion, mais aussi le même objectif, soit d’être le plus « fit » possible et d’optimiser sa santé!  Le Crossfit a cette magnifique qualité que peu de sports peuvent se vanter, soit de créer des liens d’amitié dans l’adversité, et d’avoir comme plus grand fan, ton adversaire le plus féroce…qu’il soit de ton gym quotidien, ou lors d’une compétition locale ou internationale!

Day to life

C’est pas un sujet 100% crossfit, je le concède, mais j’ai espoir de toucher le cœur d’une bonne quantité de gens. Car en tant que crossfitteur respectable, tout le monde sait que lifter beaucoup égal manger beaucoup. C’est donc presque une certitude qu’au moins 50 à 60% des lecteurs de WodTaVie qui sont abonnés au Costco. Il était alors nécessaire de dédier un article entier pour glorifier cette activité hebdomadaire dont tout le monde raffole. Y a des études qui ont étés faites sur le temps qu’une personne pouvait passer sur le bol de toilette dans sa vie (1 an et demi en fait) mais ça serait intéressant de se pencher sur la question du temps de l’épicerie. Surtout si on va au Costco. Un samedi après-midi.

Trêve de plaisanteries, c’est pas pour me vanter mais je me considère comme une personne ayant une expérience appréciable en la matière. Alors, dans un élan de générosité à peine contenu, je me décide à partager un « Costco For Dummies » de mon crû, acquiérit à la sueur de mon front, de centaines de dollars déboursés (parce le montant mensuel dépensé dans la bouffe pourrait me permettre d’avoir une maison à trois étages sur le chemin St-Louis) et d’une collection d’une dizaine de grafignes sur les portes du char. J’ai beaucoup reçu dans la vie alors c’est maintenant le temps pour moi de donner. Je sais que vous avez tous un petit côté compétitif alors sans plus attendre voici donc… mon plan de match pour survivre au Costco.

Image 2CHOISIR SA JOURNÉE

Pour espérer faire un IN and OUT des plus efficaces, mieux vaut oublier tout ce qui se rapproche de la journée de la paye comme les jeudis et les vendredis soirs. Faut éviter aussi les samedis et les dimanches (pour des raisons évidentes, surtout s’il faut mauvais), les jours tels que : Noël, le Jour de l’An, Pâques, la fête des Mères, la fête des Pères, la Saint-Jean, la fête du Canada, la fête du Travail, l’Action de Grâces, la Saint-Valentin, les permiers du mois, le solstice d’été, le solstice d’hiver et les pleines lunes. Y nous reste une couple de mardis avant 15h où c’est encore acceptable.

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Une fois la journée déterminée, il faut s’arranger pour être parké pas trop loin de la porte mais aussi juste assez loin pour pas être pognés 15 minutes juste pour t’en retourner. C’est important aussi de savoir où sont les allées de piétons parce qu’y FAUT PAS se placer pour avoir à passer par là. Des plans pour effoirer matante Claudette ou pire encore, bosser notre aile avec son panier.

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Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la visualisation. Comme pour tout objectif dans la vie, il est important d’écrire des buts clairs et précis sous forme de liste. Il faut être capable de voir et de ressentir l’énergie vibrer dans tout notre être et de savoir exactement quelles étapes y a à franchir pour y parvenir. « Est-ce que je vais chercher le pain en premier ou les œufs? » Connaître le terrain dans lequel on s’aventure est un atout non négligeable dans cette course contre la montre. Cet avantage pourra éventuellement nous permettre de déjouer mononcle Fernand dans un virage serré. (Est-ce que c’est juste moi qui se demande à quoi servent les maris avec un panier qui suivent derrière leurs femmes? À part bloquer tout le monde dans l’allée en les attendant parce qu’y ont aucune FUCKING idée d’où y s’en vont je veux dire?)

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Elles sont soit toutes ouvertes mais la place est bondée, soit qu’il y a pas trop de monde mais qu’il y en a juste la moitié qui fonctionnent. C’est toujours un peu du pareil au même alors faut se faire une raison; y VA avoir une file à faire. Le seul conseil qui pourrait être utile c’est qu’habituellement, on croit qu’y a moins de monde aux caisses des extrémités (dans certains cas c’est effectivement vrai) mais il faut réaliser qu’ils placent leur employés les plus efficaces dans celles du centre… à vous de faire un roche-papier-ciseaux avec votre douce-moitié pour tenter de remédier à l’épineux problème. (En passant, est-ce que je suis la seule qui se fait un genre de Price is Right mental en essayant de deviner le montant de ma facture avant que la caissière me donne le total?)

Image 6LA VICTOIRE

Une fois l’épreuve terminée, on ne peut déclarer victoire qu’une fois le stock embarqué dans le coffre (ce qui peut être une épreuve en soi si on a pas amené son sac jumbo réutilisable – un investissement de 12.99$ qui en vaut largement la peine si vous voulez mon avis), qu’on est sorti du stationnement en moins de 23 minutes et qu’on a réussi à tout rentrer chez nous en UN voyage. Si c’est le cas, alors félicitations! Vous êtes sur le point de tout recommencer dans sept jours.

entrainement

coach 1Y en a qui en ont, d’autres qui en ont pas. Certains par choix, d’autres par circonstances. Y en a qui se demandent à quoi ça sert, d’autres qui peuvent pas vivre sans. Que ce soit d’avoir recours au service d’un professionnel en nutrition, en psychologie, en haltérophilie ou en gymnastique, avoir un coach, en gros, ça ressemble pas mal à une relation de couple.

Faut s’entendre; quand je dis « relation de couple », je parle d’une relation dans l’optique où au moins un des deux partis serait bisexuel, polygame et idéalement avec beaucoup d’expérience. Peu importe la nature de la relation conjugale (on est pas ici pour juger hen), tant que chaque individu est satisfait, c’est ça l’important. Aujourd’hui je fais appel à mon experte en relations interpersonnelles interne (enfin, celle que je prétends avoir exclusivement pour le besoin de cet article) pour taper les quelques étapes qui soulignent selon-moi une progression typique de relation de coaching. (Notez que l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte et que c’est d’une évidence que les filles sont vraiment plus meilleures que les garçons de toute façon.)

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LES PERMIERS PAS

Y a différentes manières pour rencontrer son prospect. Ça peut être par une personne interposée, dans les internets ou en la côtoyant au gym (ça peut arriver à l’épicerie mais c’est plus rare.) Au début, il faut évidemment faire connaissance. C’est important de trouver quelqu’un avec qui ça fitte, avec qui on se sent bien et en confiance. Il faut sentir qu’on peut lui parler de nos objectifs, de nos inquiétudes et de nos questionnements. Il va apprendre à nous connaître et savoir nos préférences et nos habitudes pour créer des planifs qui sauront combler nos besoins. Il va nous montrer des choses qu’on sait pas. En fait, son but, c’est de nous apprendre des choses qu’on sait pas qu’on sait même pas qu’on sait pas! Faut un minimum d’humilité pour accepter le fait qu’on a pas la réponse à tout et qu’il nous faut de l’aide extérieure si on espère pouvoir s’améliorer. Tout le monde se rappelle probablement d’un certain Joe Connaissant qui fait toujours ses affaires tout seul mais qui est le PREMIER à donner des conseils à TOUT LE MONDE parce qu’il sait TELLEMENT plus de choses que nous.

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LE FLIRT

Y a des gens qui ne dépasseront jamais ce stade. On les reconnaît bien, ce sont ceux qui courent des conseils à gauche et à droite, qui sont quand-même en shape mais qu’on sait pas trop où ils s’en vont. Difficile de bâtir quelque chose de solide sans avoir de fondation stable… Le flirt, c’est juste pour déterminer si le type de personnalité et de méthode de travail de « l’entraîneur prospect » nous convient. Oui, y va peut-être y en avoir un avec qui finalement ça cliquera pas pantoute. C’est normal et on ne fait que poursuivre la recherche. Si ça clique, on est prêt à passer à la prochaine étape. (Notez que certaines personnes ont besoin de beeeeeaucoup plus de temps que d’autres avant de se décider…)

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L’ENGAGEMENT

Une fois qu’on se connaît plus, qu’il connaît nos goûts, qu’on connaît sa façon de faire et que ça convient à tout le monde, on décide de s’engager. Bon, y a des fois où on aurait envie de l’étriper mais c’est normal et on vit avec (parce qu’il a tellement d’autres belles qualités) pis anyway faut se rendre à l’évidence : la plupart du temps, c’est lui qui a raison. La clé, c’est la COMMUNICATION (ça vient pas de moi là, vous chercherez « John Gray ») : il est pas dans notre tête et on est pas dans la sienne. Il faut savoir se dire les vraies choses sinon tout ce qu’on fait c’est de retarder notre progrès. Ça sert à rien de mentir, il va toujours finir par savoir la vérité! T’auras beau lui dire que t’as eu juste un cheat meal cette semaine (en oubliant de lui parler du soir où t’as été chez Chocolats Favoris… de l’autre où t’as été manger la tarte double-pacanes-extra-beurre chez matante Monique… pis du resto de mardi midi où t’avais pas eu le temps de faire ton lunch) ça va paraître en dessous des pinces un moment donné. T’auras beau lui dire que t’as travaillé sur ton squat quand tout ce que t’as fait c’est du chest-bras, ça va paraître la prochaine fois qu’il va en faire avec toi.

Alors donc, on est dans une situation qui nous convient et qui nous rend heureux. On progresse; on atteint des nouveaux PR, on apprend des nouveaux skills, on prend de la masse, on diminue notre pourcentage de gras, on se sent bien dans notre peau… On évolue ensemble avec des objectifs communs, une planification à la fois, une rencontre à la fois. Le temps passe et parfois, comme dans les comptes de fées, ils vécurent heureux et allèrent aux Crossfit Games.

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LE DIVORCE

Le divorce est tout-à-fait évitable et loin d’être une finalité pour tous. Mais des fois, après un certain temps ensemble, les chemins s’éloignent, les objectifs changent et les besoins ne sont plus comblés par la douce-moitié. S’il n’y a vraiment aucune autre solution pour les deux, une séparation se produira alors. Parfois ce n’est que pour mieux recommencer, avec un entraîneur différent qui saura répondre à nos attentes différentes. Le bon côté dans ces cas-là, c’est qu’au moins, vous partez avec la totalité de vos gains.

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Loin de moi le but de booster la clientèle des professionnels du milieu, y a des athlètes qui performent extrêmement bien qui n’ont aucun coach, l’idée est juste de partager une expérience personnelle bien réelle que je vis depuis plusieurs années et que pluuuuusieurs autres personnes vivent aussi. C’est important de savoir reconnaître et apprécier l’expérience d’un entraîneur. On l’a choisi mais lui aussi nous a choisis en acceptant de passer de son temps avec nous et de partager ses connaissances parce qu’il voit notre potentiel et croit en nous – souvent encore plus que nous-mêmes. Oui, y a un aspect monétaire impliqué et non, personne roule sur l’or. Mais l’investissement qu’on fait sur un ou plusieurs entraîneurs, les petits sacrifices parfois qu’on doit faire pour se le permettre, c’est rien d’autre qu’un investissement sur nous-mêmes qui nous est rendu au centuple. Pis aussi parce que dans la vie, à deux, ça va deux fois mieux.

Crossfit

Parmi nos lecteurs avides de CrossFit, un titre comme ça n’a rien d’évocateur, mais sur un site comme T-Nation, mieux connu pour leurs articles sur la musculation pure, ça peut faire l’effet d’une bombe. Avec la permission du bien connu Christian Thibaudeau (auteur, athlète, préparateur physique de joueurs de la LNH, NFL et nombres d’autres sports de niveau élite et plus récemment coach de force pour Alex Vigneault et Carol-Ann Reason-Thibault), on vous offre la traduction de cet article que vous allez adorer… et que les haters vont hater. Vous trouverez la version originale ici.

 

Le Point du Vue des Haters

Il y a pas si longtemps, j’en étais un. Un anti-CrossFit.

Puis j’ai commencé à coacher certains athlètes élites de CrossFit, je l’ai essayé moi-même, et j’ai porté ma propre analyse pour améliorer mon coaching avec ces derniers.

Je ne sais pas pourquoi il y a encore des ennemis du CrossFit. À une certaine époque, l’attitude de quelques CrossFitters en particulier aurait pu être la raison. Mais cette attitude n’avait rien d’anormal pour un groupe de gens qui font une activité marginale. Maintenant qu’il est devenu plus commun, les attitudes élitistes ont toutes disparues. Et les athlètes de haut niveau actuels sont parmi les gens les plus humbles, accessibles, ouverts aux suggestions, et serviables que j’aie rencontré.

Mais qu’en est-il de la forme et de la programmation!?

Sled Pull

Les haters soulignent également la programmation et la mauvaise forme utilisée pendant les cours de groupe. En fait, c’est beaucoup mieux maintenant. En tant que groupe, les CrossFitters, même récréatifs, sont généralement toujours à la recherche d’amélioration.

Mes cours d’haltérophilie sont toujours pleins de « Rogers Bontemps » qui ne veulent qu’obtenir une meilleure technique, et c’est de même avec les classes de gymnastique donnés par mon ami. Et franchement, j’ai vu tout autant de mauvaise forme dans les gymnases commerciaux avec des gens qui s’entraînent en culturisme.

Une mauvaise forme pour des bicep curls et des élévations latérales me parait bien plus stupide que ce qu’on aurait pu voir à l’époque dans les classes de CrossFit.

Haters soyez damnés, le CrossFit est là pour rester. Il est en constante augmentation de popularité et atteint maintenant une acceptation globale, ce dont aucun sport de lifting n’ait jamais pu se vanter. Pour cette raison, il est là pour rester.

Pourquoi est-il si populaire? Pourquoi sont de plus en plus de gens désireux de se remettre en question et souffrir autant sur une base quotidienne? Voici les principales raisons.

Le syndrome Joe Buck

Joe Buck

Il ya plusieurs années, j’entraînais un commentateur sportif de la télévision, Joe Buck. Joe commentait le baseball et le football. Il aime le sport et se mêle avec les athlètes actuels et anciens tout le temps. Mais il n’est pas un athlète lui-même.

Je me souviens un jour après l’une de nos sessions (j’utilisais beaucoup de complexes, de sled pulls et de pneus de tracteur même à l’époque), il était vidé. Et il me dit, « Vous savez ce que j’aime de nos sessions? Je repars toujours avec l’impression d’avoir accompli quelque chose. »

Tout est dit. Beaucoup d’entre nous veulent se sentir comme si nous avons accompli quelque chose dans la salle de gym. Nous voulons nous sentir comme des athlètes.

Nous sommes tous un peu comme Joe Buck. Nous aimons le sport, admirons les athlètes, et peut-être même voulions en être un, mais avons manqué de compétence.

Dans les entraînements de type CrossFit, vous faites des tonnes de mouvements athlétiques qui vous font sentir comme un athlète. Vous ne pouvez obtenir le même sentiment avec la musculation ou l’entraînement quotidien « moyen ».

Cela peut aussi expliquer pourquoi les courses à obstacles fleurissent un peu partout.

Le Principe Pokemon

Rope Climb

Vous souvenez-vous du slogan Pokemon? «Collectionnez-les tous. »

Je suis trop vieux pour recueillir des jouets Pokémon, mais j’ai vécu la même chose avec les cartes de baseball. C’était si excitant d’obtenir une carte que nous n’avions pas. Vous étiez un pas de plus vers l’obtention de la collection complète. Nous étions tous prêts à acheter 10-15 paquets juste pour obtenir une carte qui nous avait échappé.

Vous trouverez un phénomène très similaire dans le CrossFit: Collectionnez toutes les compétences.

Il est commun d’entendre quelque chose comme, « Avez-vous vos muscles-ups? » ou « Comment est ton squat snatch? »

CrossFit FemaleChaque mouvement complexe prend un certain temps à «obtenir». Et c’est amusant quand vous en avez enfin réussi un nouveau, vous vous rapprochez de la maîtrise de toutes les compétences nécessaires pour être un bon CrossFitter. C’est la même frénésie que l’obtention d’une carte ou un Pokemon qui manquait à votre collection.

La différence avec les compétences est que vous avez à travailler dur pour les acquérir. Donc, c’est encore plus gratifiant. Quand ma femme a terminé ses premiers rope climbs, elle en a parlé pendant des jours et a même insisté pour que je me rende au gym avec elle pour me montrer.

Les compétences qui sont plus complexes exigent beaucoup de sous-compétences que vous devez progressivement acquérir pour atteindre le but final. De cette façon, vous obtenez réellement le sentiment que vous avancez dans la bonne direction – pas que vous avancez dans le beurre. Lorsque les gens s’excitent autant pour quelque chose, vous savez que vous tenez quelque chose de bien.

J’attends encore que quelqu’un s’emporte d’avoir enfin réussi un tricep kickback ou un bicep curl: « Ouais bro, je travaille là dessus depuis deux mois, mais j’ai finalement réussi mon premier preacher curl! »

Le Camp d’entraînement

Airdyne Bike

Une des façons les plus efficaces pour faire une équipe d’un groupe hétérogène est de leur faire vivre l’enfer. Ceux qui souffrent ensemble se tiennent ensemble. Ceci est un principe qui a été utilisé pour les sports militaires et d’équipe pour ce qui semble être une éternité.

Vous trouverez la même chose dans les classes de CrossFit: les gens qui travaillent dur et souffrent ensemble développent un sentiment de proximité et d’appartenance. La plupart des êtres humains veulent se sentir comme s’ils appartiennent à quelque chose. C’est un besoin de base que nous avons et le CrossFit est conducteur à cela.

Je ai vu des groupes de personnes qui ne se connaissent pas, venant d’horizons très différents, former de nouveaux groupes d’amis lors de sorties de groupe, barbecues et autres, ensemble.

Un autre besoin humain fondamental est la reconnaissance. En travaillant dur avec les autres à faire les mêmes choses, vous obtenez un sentiment qu’ils vous respectent et vous comprennent. Et cela est aussi une très grande chose.

Bien sûr, il y a du marketing dans tout ça, mais de combler de nombreux vides entre les besoins psychologiques fondamentaux des individus est une raison beaucoup plus importante pour le succès de CrossFit. C’est également pourquoi il est pas une mode passagère.

Donc, si vous êtes un hater, vous allez avoir mal longtemps. Parce que le CrossFit est là pour rester.

CrossFit

Day to life

Ok les gars, ouvrez graaaaaaand vos yeux. Parce que même si aujourd’hui je traite d’un sujet totalement et exclusivement féminin, cet article risque de vous concerner principalement, messieurs testostérone. Pourquoi? Parce que NOUS les filles, on comprend toutes EXACTEMENT de quoi il est question dans ce texte. On le vit chaque mois depuis des dizaines d’années (sauf pour quelques miraculées sur lesquelles je m’abstiendrai de faire tout commentaire). Oui, aujourd’hui, il est temps de parler des choses sérieuses. Préparez-vous. Aujourd’hui, nous parlons de SPM.

Ahhhhh, trois petites lettres anodines… « Si Petit Muscle-up »? «Squat Pour Madame »? « Six Push-ups Merveilleux »? NON. « Syndrome Prémenstruel ». Des heures de plaisir! Permettez-moi de vous partager quelques réflexions toutes féminines, histoire de vous aider à reconnaître les signes de ladite période et permettre que votre prochain team WOD se déroule sans qu’il y ait trop de blessés (ou de sang…).

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Au début de la séance, quand une fille arrive avec un haut super ample ou une combinaison legging/gilet à manche longues (alors qu’elle est la plupart du temps en mini cuissards et en top sport), y a de fortes chances qu’elle se soit levée ce matin en se trouvant grosse et laide (avec ses 5lbs de rétention d’eau et quatre boutons sur le menton).

Suggestion : Si vous êtes à l’aise, le moment est tout indiqué pour souligner à quel point vous avez constaté que ses squats des dernières semaines portent fruits au niveau du tonus de son grand fessier.

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Elle a mal partout, est encore raquée de ses entraînements de la semaine et a un taux d’énergie entre zéro et un.

Suggestion : Encouragez-la et dites-lui combien elle est rapide et efficace, même quand elle court son 400m en huit minutes. Lui dire de se grouiller ou de se forcer davantage n’aura que peu ou pas d’effet bénéfique sur ses performances alors qu’il augmente votre risque de recevoir une claque dans la face de 253%.

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Votre partner se met à pleurer avant et/ou pendant et/ou après le workout.

Suggestion : Faites deux pas en arrière, ne dites rien, évitez tout contact visuel et continuez votre activité du moment. Non, elle ne s’est pas blessée et son chat siamois à poils longs Mimi n’est pas mort. Ne lui demandez surtout pas pourquoi elle pleure parce qu’elle NE LE SAIT PAS.

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Une fois le WOD terminé, il est déconseillé de lui mentionner qu’un litre de lait au chocolat, un demi gâteau au fromage et une poutine accompagnée de 30 jujubes en serpents sont peut-être un peu exagérés comme post-workout. Elle a travaillé fort et a besoin de reprendre ses énergies pour aller se coucher sur le divan avec Mimi afin de remettre en doute son existence.

Notez que ces exemples sont valides sur la plupart des athlètes féminines mais si cette athlète se trouve aussi à être votre copine, un effort supplémentaire est recommandé. Ce n’est qu’un conseil additionnel mais après tout, si vous l’avez mis en maudit au gym vous devrez vivre avec pour le reste de la journée.

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Saviez-vous les filles que le sport est une des meilleures façons de diminuer nos symptômes? Ce n’est peut-être pas le temps idéal pour faire des PR mais ça nous permet de sortir notre frustration, reprendre de l’énergie, se changer les idées et avoir une bonne dose d’endorphines. Toutes les excuses sont bonnes pour se rendre au gym et bouger un peu, même si on a mal au ventre ou que plus aucune short ne semble faire.

Vous voyez messieurs, c’est pas si difficile! Un peu de patience, un compliment sincère bien placé et quelques encouragements sont les clés d’un partenariat réussi en temps de SPM.

P.S. Dernière suggestion ; un gars peut aussi se mettre en équipe avec un autre gars.

Compétition

De ce qu’on peut voir sur les réseaux sociaux, ça jase pas mal ces jours- ci suite à l’annonce des WODs du Zoo Battle South Shore qui aura lieu dans quelques jours. D’avoir été présent à la Qualif de Moncton en Juin, voici quelques astuces concernant le WOD final de la journée; Clean Your Weapon.

Il s’agit donc d’un doublé (ils auraient quasiment pu l’appeler 3A et 3B comme le 15.1 des Opens) avec un choix de poids qui est choisi à l’inscription, avant la compé, pour les squats cleans du 2e (Event 4). Un athlète qui choisi 225 lbs et qui réussi 1 seul squat clean va avoir un meilleur score qu’un athlète qui en fait 24 avec un poids de 185 lbs.

À Moncton, les athlètes avaient un setup similaire avec Event 3 Thrusters/Pullups suivi immédiatement de Event 4 Amrap Clean & Jerks avec poids pré-établi.  Voici une courte entrevue que j’avais faite suite à ce workout:

Pour vous donner une idée, il y a eu des vagues complètes qui ont sur-estimé leurs capacités et obtenu des 0 sur leur scoresheet à ce workout. James Walbourne, le gagnant Masters de la Qualif de Moncton, était l’un d’eux:

Mon conseil personnel pour les athlètes de la compé de Samedi, donc? Jouez ça safe. Personne va réussir de PR au squat clean cette journée là. Visez 70-80% de votre 1RM (pas votre PR là, votre 1RM. Celui qui rentre quand même bien 4 fois sur 5!). À votre inscription, ne pensez pas trop à comment gagner ce WOD, mais plutôt à cumuler des points. Au total de la journée, ça va être beaucoup plus bénéfique pour vous que de finir un WOD avec un gros zéro.

On se voit Samedi!

Crossfit Games 2015

Quelle année pour les Reebok CrossFit Games! Lors du jour 1 (nage/paddle board et sandbag/brouette), on se disait « bravo pour l’originalité, maintenant montrez nous du CrossFit. Vendredi on a été bien servis avec Murph, le Speed Snatch Ladder et Heavy DT, mais quelle combinaison infernale! Samedi aussi, mais avec une variété unique: les 2 sprints suivis d’un chipper (incluant le Pig, une variante intéressante du tire flip), avec une épreuve d’haltéro (C&J) suivie d’un vrai couplet classique (Thrusters/Bar Muscle Ups). Lors de la dernière journée de compétition, on a vu l’apparition du yoke carry (épreuve strongman) et le nouveau rig à « peg board » (planche à goujons? Faut le voir pour comprendre). En tout et partout, énormément de variété et de nouveauté qui aura mis des athlètes du plus haut calibre à rude épreuve.

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Il faut dire que la température n’aura certainement pas joué en faveur de qui que ce soit. Plusieurs auront souffert de coups de chaleur et la barre à pullup noire aurait semble-t-il causé plusieurs ampoules et déchirures prématurés au mains des athlètes. Avec 7 athlètes individuels qui n’ont pu compléter pour cause de blessures, coups de chaleurs et déshydratation, plusieurs semblent remettre en question la programmation des Games. Par contre, si on compare au Tour de France qui s’est terminé le même jour, 200 cyclistes on prit le départ 3 semaines plus tôt et seulement 160 l’ont terminé (c’est 20% Did Not Finish au TdFrance vs. 9% au CFGames). De plus, considérons les Games comme étant un véritable Test pour les 80 individus les plus en forme de la planète. L’objectif n’est pas tant d’offrir un bon spectacle ni de faire courir des compétiteurs dans un cadre bien défini, mais bien de les sortir de leur zone de confort, de les forcer à réévaluer leur capacité à s’adapter, à récupérer et à gérer leurs capacités pendant 4 jours de compétition. Les Games ne sont certainement pas conçus pour qu’on admire quelques individus de belle apparence batifoler ensemble et se féliciter de leur excellente forme physique pendant 4 jours.

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Tous ces facteurs auront certainement eu raison de plusieurs favoris. Camille Leblanc-Bazinet semblait déterminée à défendre son titre mais se contentera d’une 13e position, suite entre autre à 1-2 (ou 3) « no-reps » discutables lors du Snatch Speed Ladder. Sa grande rivale Annie Thorisdottir elle, a fait parti des ceux qui ont lancé la serviette avant la fin. Michèle Letendre tant qu’à elle se place 18e, loin du podium qu’elle visait après l’avoir manqué de si peu l’an passé. Par contre, les recrues Alex Vigneault et Carol-Ann Reason-Thibault semblent avoir appris énormément et avoir apprécié leurs 11e et 27e positions respectives si on doit se fier à leurs publications récentes.

Malgré une épreuve finale qui en a laissé plusieurs perplexes, les vagues finales nous aurons certainement gardé en haleine jusqu’à la toute fin. Autant chez les hommes que chez les femmes, le sort des 2 individus les plus en forme de la planète se sera décidé qu’à la toute dernière minute. Les victoires de Ben Smith et Katrin Davidsdottir font suite à de nombreuses participations aux Games, d’un côté comme de l’autre, et démontre bien que leur titre requiers désormais une bonne dose de sagesse en plus de la force, l’endurance et le mental toughness!

Pour tous les détails des événements, les reprises en vidéo et les classements finaux, allez au games.crossfit.com